Makko ho

真向法


Dans le magazine Hiden de juillet 2008, un article détaille les quatre exercices qui constituent la méthode Makko Ho. Cette méthode comprend quatre exercices qui visent à la fois l’assouplissement des articulations et par le biais de la bonne circulation de l’énergie, la santé.
Le fondateur de cette méthode est Nagai Wataru (1869-1963) bien que souvent en occident on en attribue la paternité à Masunaga Shizuto, créateur d’une méthode assez proche reposant sur une série de six exercices


Wataru Nagai (1869-1963)


Nagai Wataru sensei mit au point une méthode de gymnastique ayant pour but l’amélioration de la santé en se concentrant sur l’assouplissement de la région des hanches. J’introduirais par la suite un rapide descriptif de la genèse de ces mouvements à la fois simples et terriblement fondamentaux aussi bien pour les pratiquants de bujutsu que pour le commun des mortels.


Nagai Wataru est né dans un temple, le Shomanji, dans la préfecture Fukui, au Japon. Ayant depuis l’enfance, l’envie de se lancer dans le commerce, il se rend à Tokyo pour travailler au sein de la société de construction Okuragumi qui appartient à Okura Kihachiro.


Naturellement doué pour les affaires, il réussit dans sa jeunesse à se faire beaucoup d’argent. Cependant malgré son zèle pour s’enrichir, il néglige le plus important, la préparation du corps et de l’esprit.

Après avoir passé des journées entières surchargées de travail, il s’effondre à 42 ans victime d’une crise d’apoplexie cérébrale. Il était trop tard pour refaire marche arrière, il était vivant mais le médecin lui annonça que c’était incurable.
A la suite de ça, il perdit son emploi ainsi que ses espérances, et il finit par se coucher avec tristesse et anxiété.
A ce moment-là, l’envie lui prit de réciter des sutra, des compilations de textes
d’enseignement ou de discours de saints ou de bouddhas. Il fit cela sans but, c’était son sentiment du moment d’agir ainsi plutôt que d’attendre la mort.
Dans le Shomanji, le temple des jours heureux de son enfance, il existait un sutra
bienveillant, nommé le Shomangyo. Ce texte comporte l’enseignement sacré préché par Shakamuni, le bouddha historique, pour les familles et épouses de ses disciples.
Il découvrit alors la forme souple qu’avaient les disciples, qui en écoutant ces
enseignements, se prosternaient devant Shakamuni, en se pliant littéralement en deux. Ils avaient des hanches parfaites.
Il existait un salut debout où la tête venait toucher les jambes (zumen seisoku rei) et un salut assis (gotai tochi rei) où le visage, les deux coudes et les deux genoux sont en contact avec le sol, ce dernier salut étant le salut ultime adressé aux bouddhas et aux très hauts dignitaires religieux.

Le fondateur avec cette découverte, dû à l’étude des sutras, pensa qu’il fallait montrer sa gratitude en saluant de la même manière que le faisaient les disciples du Bouddha. Il fut surpris par le fait que ce n’était pas seulement son esprit qui était rigide, mais son corps également.
De là, il arrêta la lecture des sutras pour se consacrer de toutes ses forces à l’exercice de ces « saluts », c’est-à-dire une gymnastique de la vénération pour assouplir les hanches. Ce fut le prototype des mouvements du Makko Ho.
A l’exemple du proverbe qui dit que même le rocher le plus froid finit par se réchauffer si on  reste assis dessus pendant trois ans, il faut persévérer, en assouplissant les hanches raides, on peut graduellement redonner au corps « handicapé » sa mobilité d’origine. On améliore ainsi la santé.
Ce n’est pas un miracle. A l’origine notre corps a une capacité naturelle à retrouver la santé. On redéveloppe cette faculté à restaurer la souplesse d’origine des nerfs, des vaisseaux et des muscles atrophiés en agissant sur les articulations devenues rigides.
On obtient une « réhabilitation » par les efforts. C’est ainsi qu’est né le Makko Ho.





Ces exercices sont très simples et on peut même dire qu’ils constituent le classique de l’étirement tel que pratiqué dans les arts martiaux tel que l’aikido. Cela me rappelle que par exemple, Suga Toshiro sensei, fait régulièrement travailler ces divers exercices, en s’aidant du poids d’un partenaire. Je suis sur que tout ceux qui ont eu le « bonheur » de subir ces mouvements avec lui s’en souviennent

On peut assouplir les articulations des hanches au moyen de quatre mouvements seulement. Il s’agit d’un programme facile qui nécessite seulement quelques minutes. La « philosophie du corps » dissimulée à l’intérieur peut être observée dans l’enseignement de l’association Makko Ho qui possèdent de nombreux praticiens. Cela a été quelque peu perdu dans le Japon moderne.


Exercice 1




On réunit les deux pieds, la plante orientée vers le haut autant que possible. Talons et cuisses sont séparés de la distance d’un poing. On étire le dos et on détend les genoux.
On devrait alors sentir la jointure des jambes s’étirer. On fait tomber le haut du corps en avant en ouvrant les deux coudes (de manière à ouvrir le dos) et on souffle lentement.




Point important
Dans la pratique, il est important de se corriger à l’exemple des photographies ci-dessous. Pour la plupart des personnes agir ainsi revient à s’asseoir confortablement.
On place verticalement le pelvis, de manière à se tenir sur le périnée, l’attitude devient ainsi correct.




Exercice 2
On rassemble les deux jambes et on les étire droit devant en redressant la pointe des orteils.




En ayant conscience de se plier « depuis l’articulation des hanches », on fait tomber en avant le haut du corps en soufflant et en plaçant le regard en environ 1 mètre en avant.
Il ne faut pas se plier de manière déraisonnable pour saisir les orteils. Il est important de ressentir avec certitude le degré de flexion, jusqu’au bout.
Point important
Si au préalable, on prend conscience de faire tomber en profondeur le haut du corps, on finit par allonger les chevilles naturellement. Les pointes des orteils forment alors un angle aigu dans la limite des possibilités (l’idéal est 70 degrés plutôt que 90). Si on essaye de le faire volontairement, on obtient pas cet angle.




Si les chevilles ne sont pas souples, cela devient pénible. Si la posture devient rigide, on peut se rendre compte de problèmes de santé.
L’idéal est de pouvoir s’allonger de tout son corps sur les jambes – tendons d'Achille, muscles soléaires, muscles gastrocnémiens et ischio-jambiers sont sollicités.


Exercice 3
On s’assoit avec le pelvis vertical et on étend les jambes en les ouvrant (130 degrés; en cas d’impossibilité on ouvre autant que possible) et on redresse le bout des orteils.




Cette position étant assez pénible, il est possible de placer un coussin sous les fesses de manière à se redresser facilement. On étire le dos et on fait tomber en avant le haut du corps en soufflant lentement.




Point important
Cette position assise, jambes ouvertes et le pelvis vertical est assez difficile. De plus en s’inclinant en avant, on a tendance à arrondir les hanches et le dos.




La mobilité articulaire apparaît de manière claire. Dans le cas où comme sur la photo, il existe un mouvement tordant (torsion du pelvis et de l’articulation de la hanche) le haut du corps, dû au basculement du pelvis, en redressant ce dernier, on atténue la torsion.


Exercice 4
Le pelvis dressé, depuis la position seiza, les fesses tombent dans l’espace situé entre les jambes et reposent sur le sol (Position Wariza)


Position Wariza


L’espace entre les deux genoux est de un poing environ. On envoie le corps en arrière et les mains reposent sur le sol. Puis on étend les mains vers l’arrière de la tête.





En retirant la force, on tient la posture de 30 secondes à 1 minute. 




Pour les personnes qui ont des difficultés au niveau des cuisses, on peut le faire en ne pliant qu’une jambe à la fois et on peut s’aider d’une pile de coussins que l’on place au contact du dos.
Point important
On s’aperçoit de manière surprenante que la souplesse des chevilles est nécessaire à ce mouvement.
Il n’y a pas énormément de personnes qui sont incapables de se mettre en « wariza ». 




Si les chevilles sont raides, on n’étire pas la cambrure des pieds et cela devient comme sur la photo. ci-dessus. En orientant la pointe des orteils vers l’intérieur, on étire fermement fermement la cambrure des pieds.



Rencontre avec le Yagyu Shingan ryu