Le zen, le sabre et le théâtre No ont depuis longtemps entretenu d’étroites relations tant gestuelles que spirituelles. Par exemple, Konparu Zenchiku Shichiro Ujinobu (1405-~1470), élève et gendre du théoricien du No, Zeami, fut également le disciple du célèbre moine zen Ikkyu. Ujinobu fut à l’origine de l’école Konparu du théâtre No. Par la suite, ses héritiers, à commencer par son successeur direct, Zenpo, suivi de son fils Yoshikatsu, puis Yasuteru et Ujikatsu furent tous des adeptes martiaux de hauts rangs.
C’est ainsi que Konparu Ujikatsu fut élève et ami du célèbre Yagyu Munetoshi Sekishusai, deuxième héritier du Shinkage ryu. En février 1601, Sekishusai remit au successeur de Ujikatsu, de nombreux rouleaux de Heiho (notamment le Yagyu Kenpo Kyojo, licence de l’école Yagyu d’escrime) ainsi qu’une oeuvre intitulée Heiho Hyakushu , les cent poèmes du Heiho.
Heiho (兵法) terme que l’on traduit par « tactique », « stratégie », désigne les systèmes de combat des guerriers japonais du passé. Le Heiho Hyakushu contient bon nombre de pensées du grand maître Yagyu dont la plupart sont encore une considérable source de réflexion pour les pratiquants d’aujourd’hui. En voici quelques extraits choisis.
A propos de Yagyu Tajimanokami Munetoshi (Sekishusai)
Sa jeunesse Yagyu Munetoshi naquît en tant que fils aîné du seigneur Yagyu Ietoshi en 1529. Lorsqu’il avait 16 ans, le château Yagyu fut soudainement encerclé par dix mille hommes du clan Tsutsui. Munetoshi combattit aux côtés de son père et de ses hommes mais en trois jours ils furent battus et durent se rendre.
A 24 ans, son premier fils, Toshikatsu naquit. A l’époque Munetoshi avait déjà une réputation de bravoure dans le domaine de Gokinai. En 1559, le clan Yagyu se libéra du clan Tsutsui et rejoignit le clan Matsunaga. Ils retrouvèrent ainsi leurs terres perdues ainsi que des richesses supplémentaires. En 1563, à 34 ans, il fut sévèrement blessé, dans une autre bataille, par les lances ennemies, mais il avait avant ça eu l’occasion de prendre la tête de nombreux ennemis.